lundi 2 mai 2011

72 heures dans un antirabique

Au fond d’une cage et au milieu d’une vingtaine de chiens, se trouve un petit croisé caniche, tout gris, recroquevillé, apeuré et tremblant. Comme lui, ils sont des dizaines chaque jour à être récupérés par les employés des centres antirabiques du Mexique. Des chiens et chats de toute race, toute taille, tout âge, et tout état de santé confondus.
Après avoir été malmenés par les employés de l’antirabique, et entassés dans un camion, ils sont maintenant entassés par dizaines dans les cages lugubres et vétustes du centre.



La loi mexicaine impose un délai minimum de fourrière de 72 heures. 72 heures pendant lesquelles les animaux sont censés être récupérés par leur propriétaire. En réalité, 95% de ces pauvres animaux n’ont déjà plus de maîtres depuis longtemps, ou n’en n’ont même peut-être jamais eu, et personne ne viendra les sortir de cet enfer.
72 heures de cauchemar.
72 heures pendant lesquelles ils n’auront ni à boire ni à manger.
72 heures pendant lesquelles, les plus faibles seront blessés ou tués par les plus résistants, sous le regard souvent amusé des employés de ces mouroirs.
Les animaux blessés ou malades ne seront pas soignés : ils attendront comme les autres, seuls avec leur souffrance.

Passé ce délai, le centre antirabique est « en droit » de procéder à l’euthanasie. Attardons-nous sur la définition que donne le gouvernement mexicain d’une euthanasie « humanitaire » comme elle est nommée dans la loi : « l’électro sensibilisation jusqu’à ce mort s’ensuive sur tous les sujets, excepté les chiots de moins de 2 mois est autorisée et reconnue comme méthode d’euthanasie humanitaire » (extrait et traduit de la Norma 033-ZOO-1995, rendue officielle en 1995) qui régit les euthanasies en fourrières sur l’ensemble du territoire mexicain.

Si la méthode d’euthanasie autorisée par la loi est déjà choquante, la réalité l’est d’autant plus et même insoutenable pour les protecteurs des animaux et les personnes dotées d’un tant soit peu d’humanité.
Les chiens et les chats ne seront pas « euthanasiés » par électro sensibilisation : ils seront tout simplement massacrés dans la violence la plus totale.
Mouillées, les pauvres bêtes seront ensuite connectées à des batteries de voitures usagées (la souffrance dure alors d’interminables minutes car les tortionnaires s’y reprennent à plusieurs fois).
Scénario encore plus tragique et malheureusement fréquent : les animaux sont tués à coups de pelle par des employés sadiques et jamais sanctionnés.


Comble de l’ironie, les associations de protection animale qui souhaitent récupérer quelques uns de ces animaux sont obligées de négocier des jours et des jours pour tenter d’obtenir gain de cause…ce qui malheureusement est rare.



Au total, ce sont 12000 à 15000 chiens et chats qui sont ainsi massacrés chaque mois par les centres antirabiques, dits aussi « centres de contrôle canin » dans la seule capitale, sous le regard passif des autorités qui couvrent et cautionnent ses comportements barbares indignes de n’importe quel être humain.

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